Friday, 3 July 2009

Rather than leave it out and with no time for a full translation I send it out in the original form - in French - with notes and comments. 

Christina

LES ECHOS           3.7.09 
ÉRIC LE BOUCHER
« Auf wiedersehen Deutschland »
[ 03/07/09  ] 5 commentaire(s)
Les embrassades devant les caméras d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy lors des sommets, la fausse connivence, les retrouvailles en toc, ne trompent plus personne : le divorce franco-allemand s'accroît de mois en mois et prend des proportions gravissimes. En tout égoïsme, l'Allemagne et la France vont désormais leur chemin dans deux directions diamétralement opposées, sur la finance et sur l'économie.
[Despite all the photo-ops France and Germany are going in opposite directions on  finance and the economy. with a divorce in prospect. ]  [Hardly surprising since theikr whole economies are structured differently!  with germany swtrongly involved in the export trade -cs] 

L'Allemagne ne voit plus d'intérêt aux actions européennes communes, elle juge aujourd'hui qu'elle a trop payé sans retour.  [Germany has lost interest in EU actions.  It reckons it has paid enough already without any return! ]   A l'automne, Angela Merkel, invitée à Paris, a refusé le plan de sauvetage commun des banques que proposait Nicolas Sarkozy, alors président de l'Union. Sitôt franchi le Rhin, le soir même, la chancelière, placée devant le krach d'une banque régionale, a découvert l'état catastrophique des établissements germaniques et a décidé, seule de son côté, d'un plan de renflouement. Aujourd'hui, les banques françaises semblent consolidées ; en tout cas, elles nous l'assurent et le gouvernement jure qu'il a fait les vérifications nécessaires pour le confirmer. Croyons-le. Mais l'état des banques allemandes inquiète toujours.  [France is appalled at the state of the German banks ]

Fredrick Reinfeldt, le Premier ministre de Suède, pays qui vient de prendre la présidence de l'Union le 1er juillet, a déclaré sitôt en fonction que nous n'étions pas à l'abri d'une nouvelle tempête financière. Bruxelles est du même avis : beaucoup de banques sous-capitalisées sont hors de capacité de résister à la récession de cette année, - 5 % en Europe, la plus sévère depuis 1929. Quelles sont les plus fragilisées ? Les suédoises, certes, mais aussi les allemandes.  [EU agrees with France and reckons that both the Swedish and German banks will have a tough time this year] Au mieux, les mauvais bilans des banques d'outre-Rhin vont ralentir la reprise pour deux ou trois ans. Au pire, le krach d'une Landesbank fera replonger toute l'Europe dans la récession en 2010. [At best the French think the German banks may limp along for another 2-3 years, while at worst a crash of a Landersbank could plunge the rest of europe back into recession ]  Mais de coordination financière, Mme Merkel ne veut toujours pas. Et Paris n'ose plus rien dire qui abîmerait les fausses images de retrouvailles du couple. On aura rarement autant sacrifié le fond pour la forme.  [Coordination ?  No! 

Même dissonance sur l'économie, où les fautes sont ici partagées. La France de Nicolas Sarkozy affiche désormais crânement son insouciance de la dette. Que celle-ci atteigne 90 % du PIB [GDP] en fin 2010 (en vérité plus personne ne sait), alarme la Cour des comptes, l'OCDE et le FMI réunis mais pas l'Elysée. Nicolas Sarkozy est le seul à croire que l'emprunt Guaino « préparera l'avenir » et ne financera pas les dépenses courantes (notre chronique de la semaine passée).  [Sarkozy is doing a Brown!  He hasn’t a clue or care about mounting debts and says he’s preparing the future’] 

Le plus dramatique est que l'Allemagne n'a même pas réagi. Silence total. Comme si, entre Paris et Bonn, le divorce était consommé, chacun sa vie. C'est qu'au même moment, l'Allemagne a voté un amendement constitutionnel qui limite le déficit durant un cycle économique (autour de sept ans) à 0,35 % du PIB. Autrement dit, le gouvernement est forcé à l'excédent en bonne conjoncture, s'il veut relancer par un déficit lors d'une récession. Il s'agit d'une ajout considérable au traité de Maastricht. Paris a-t-il commenté ? Silence radio.  [No reaction from Berlin or counter reaction from Paris to Germany’s constitutional amendment on deficit over an econom,ic cycle of around 7 years! ].  

Pourtant cet amendement unilatéral change considérablement les choses, comme l'a décrit l'économiste Hélène Rey dans nos colonnes (« Les Echos » du 1er juillet). La dette allemande va disparaître lorsque la française sa gonfler outre mesure.  [The German action will ensure that Germany’s debts will evaporate just as France’s goes through the roof!]

Où cela mène-t-il ? D'abord à un clash sur la gestion monétaire. La France va avoir de nouvelles et bonnes raisons de plaider pour un relâchement. L'inflation pourrait être la seule manière d'éteindre ses dettes sans douleur.
[Where’s that going?  France will have good reason to call for relaxation of monetary rules for inflation is the only way to rid itself of its debts. Germany wants to be competitive You can imagine how popular that would be in Germany!   ]  
L'Allemagne s'y opposera, de par son histoire mais aussi par intérêt de compétitivité industrielle. Wolfgang Münchau va plus loin (« Financial Times » du 27 avril). Il dessine un avenir de la zone euro avec une France fortement consommatrice grâce à son endettement et une Allemagne épargnante et rigoureuse.  [WM: sees a consumer economy for France with  Hermany strict and prudent]  En clair, une reproduction à petite échelle du rapport Etats-Unis-Chine. L'épargne germanique, qui ne pourra plus se placer en obligations fédérales, se placera en bons du Trésor français. Une nouvelle forme de « l'Allemagne paiera ».  [In other words Germany would have to finance France Ce serait une issue finalement positive de la fable, la Cigale et la Fourmi unies par les créances.

Ce n'est hélas qu'une fable. Dans la vraie vie, l'égoïsme détruit inexorablement les couples.  [In the end egotism destroys marriages.  Hence the divorce]