Article in English below. Chrétiens d'Orient et Antisémitisme Par Aymen Jawad, membre du Middle East Forum et étudiant à Oxford. www.aymennjawad.org. Jerusalem Post du 1er août 2011 Adapté par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com Ma tante de Bagdad m'a dit récemment qu'il y avait une conviction profonde répandue chez les Irakiens qu'"une force extérieure" était derrière les soulèvements et les protestations du Moyen Orient. Je me suis alors demandé quel complot était responsable du printemps arabe. Pas besoin de chercher très loin. L'évêque de l'Eglise orthodoxe syriaque, George Saliba, nous a donné une réponse toute simple, dans l'interview du 24/7 à la TV al Dounya (le monde): " la source… derrière tous ces mouvements, ces guerres civiles et tous ces maux qui sévissent dans le monde arabe, n'est rien d'autre que le sionisme, ancré profondément dans le judaïsme". Il poursuit: "les Juifs sont responsables de l'incitation et du financement de ces troubles, en relation avec les Protocoles des Sages de Sion" … -- rien de moins. Ces remarques ne sont pas un cas isolé parmi les Chrétiens d'Orient. La tendance antisémite – qui a toujours existé– est redevenue apparente à l'issue de l'assaut mené par les Irakiens contre l'Eglise syriaque catholique "Notre Dame du salut", à Bagdad en octobre dernier, qui a provoqué 58 morts et 67 blessés, la pire attaque contre une communauté chrétienne depuis 2003. Deux mois après cette attaque, le patriarche grec melkite Grégoire III Laham l'a caractérisée comme "un complot sioniste contre l'Islam", affirmant de plus "Toute cette affaire n'a aucun rapport avec l'islam … en fait, il s'agit d'un complot tramé par les sionistes … dans le but de donner une mauvaise image de l'Islam et de le miner…" Puis "ce massacre est aussi un complot contre les Arabes, surtout les Arabes musulmans pour qu'on les perçoive comme des terroristes, des fondamentalistes assassins, et en fin de compte pour nier les droits légitimes des Palestiniens…". Le patriarche a prévenu des dangers de l'exode chrétien et de la formation d'une société uniformément musulmane, le conflit israélo-palestinien étant, selon lui, à l'origine de l'extinction démographique de la chrétienté en Orient…! De même, dans une interview le 9/11/10 à la TV NBN, le prêtre irakien le Père Souheil Qasha prétend que les Juifs considèrent tous les "gentils" comme des bêtes et que le danger principal menaçant les Chrétiens d'Orient était le sionisme, allant jusqu'à dire que ceux qui avaient commis le massacre de Bagdad n'étaient pas musulmans, mais probablement des gens entraînés et supervisés par le "sionisme global". Cet antisémitisme atteint aussi l'Eglise orthodoxe copte qui concerne 10% de la population égyptienne. Selon le blogger égyptien libéral, Samuel Tadros, le père Marcos Aziz Khalil écrit dans le jourrnal "Nahdet Masr": "Les Juifs ont vu que l'Eglise était leur principal ennemi et que sans la prêtrise elle perdait ses principaux atouts. Alors le bras secret des sionistes, la Maçonnerie, a fomenté la Révolution contre les prêtres". Certains expliquent cette situation du fait des sentiments anti-juifs répandus dans les populations musulmanes du Moyen Orient. En déclarant un anti-sionisme, les Chrétiens se protègeraient ainsi des persécutions de leurs concitoyens musulmans. Néanmoins ce cancer de l'antisémitisme des Chrétiens d'Orient est très profondément ancré en eux. Car d'autres minorités du Moyen Orient ont souffert de la discrimination et de la violence islamiste -- les yézidis, les mandéens, lesBaha-is – mais aucune d'elles n'a blâmé les Juifs pour leurs malheurs. Il n'y a pas de doctrine antisémite dans leur foi. Le cas de la communauté baha-i est important car, avec le centre international de cette foi se trouvant à Haifa-Israël, on peut aisément dire que Baha-iscollaborent avec les Juifs et ne peuvent les attaquer. Mais la Maison Universelle de Justice n'a jamais cité de complot sioniste, concernant les persécutions subies en Iran par exemple, et a toujours spécifié que la sharia'h musulmane, par ses lois sur l'apostasie, était responsable des exactions des Musulmans contre les baha-is et de leur comportement suprématiste. En fait cet antisémitisme des Chrétiens d'Orient est ancré dans les accusations de déicide -- mort de Jésus – contre le peuple juif dans sa totalité. Comme Saliba l'a dit, les "complots juifs sont naturels", les Juifs ayant récompensé le Christ pour ses miracles en le crucifiant… Le pape copte orthodoxe Shenouda III a vilipendé les églises occidentales pour avoir lavé les Juifs de la responsabilité de la mort du Christ, lors d'une interview télévisée le 8/4/07, disant que les "Juifs étaient les assassins du Christ puisque le Nouveau Testament le dit". Il est clair que les Eglises d'Orient ont encore du chemin à faire pour se départir de leurs préjugés nocifs antisémites, répudiés par le Concile Vatican II dans la déclaration Nostra Aetate de 1965. La réforme théologique doit les concerner autant que les Musulmans. Middle Eastern Christians and anti-Semitism By AYMENN JAWAD, an intern at the Middle East Forum and a student at Oxford University . His website is www.aymennjawad.org. jpost 08/01/2011 I was recently told by my aunt in Baghdad that there was a widespread belief among Iraqis that some external force was behind the protests and uprisings acrossthe Middle East . What outside conspiracy, I wondered, could be responsible for the Arab Spring? Not to worry, however; George Saliba – the SyriacOrthodox Church’s bishop in Lebanon – offers us a simple answer. In an interview with Al-Dunya TV on July 24, Saliba declared that “the source... behind all these movements, all these civil wars, and all these evils” in the Arab world is nothing other than Zionism, “deeply rooted in Judaism.” The Jews, he says, are responsible for financing and inciting the turmoil in accordance with The Protocols of the Elders of Zion. Ultimately the malaise of anti-Semitism among Middle Eastern Christians is entrenched in charges of deicide (i.e., of killing Jesus) against the Jewish people as a whole. As Saliba put it, Jewish conspiracies are “only natural” because the Jews repaid Christ for his miracles by crucifying him. In particular, Pope Shenouda III of the Coptic Orthodox Church lambasted the Western churches for exonerating Jews for Christ’s death, in a televised interview on April 8, 2007. He argued that Jews were “Christ-killers” because “the New Testament says they are.”
These remarks are not an isolated case among Middle Eastern Christians. The anti-Semitic trend has become especially apparent in the aftermath of Iraq ’s assault last October on the Syriac Catholic Our Lady of Salvation Church in Baghdad , leaving 58 dead and 67 wounded in the worst attack on the Iraqi Christian community since 2003.
Two months after the atrocity, for example, the Melkite Greek Patriarch Gregory III Laham characterized the terrorist attacks on Iraq ’s Christians as part of “a Zionist conspiracy against Islam.”
He further affirmed, “All this behavior has nothing to do with Islam... but it is actually a conspiracy planned by Zionism... and it aims at undermining and giving a bad image of Islam.”
He then said the massacre “is also a conspiracy against Arabs and the predominantly Muslim Arab world that aims at depicting Arabs and Muslims in Arab countries as terrorist and fundamentalist murderers in order to deny them their rights, and especially those of the Palestinians.”
While the patriarch has warned of the dangers of Christian emigration and the formation of a “society uniquely Muslim,” he attributed the risk of “demographic extinction” solely to the Israeli-Palestinian conflict.
Similarly, in an interview with NBN TV on November 9, 2010, Iraqi priest Father Suheil Qasha claimed that the Jews consider all gentiles to be beasts, and asserted that the “real danger” to Middle Eastern Christians came from Zionism. He went on to state that those who perpetrated the attack on the church in Baghdad were certainly not Muslims, but probably those trained and supervised “by global Zionism.”
Anti-Semitism extends to the Coptic Orthodox Church, which, serving around 10 percent of Egypt ’s population, is the largest single church in the Middle East and North Africa . As liberal Egyptian blogger Samuel Tadros points out, a certain Father Marcos Aziz Khalil wrote in the newspaper Nahdet Masr: “The Jews saw that the Church is their No. 1 enemy, and that without [the] priesthood the Church loses its most important component . Thus the Masonic movement was the secret Zionist hand to create revolution against the clergy.”
AT THIS point, many would no doubt be inclined to explain away this anti-Semitism by pointing to the anti- Jewish sentiments that are mainstream among the Muslim populations of the region. Living in such an environment – the reasoning goes – Christians would naturally be careful not to denounce deeply held convictions among their Muslim neighbors for fear of provoking persecution.
However, the cancer of hostility toward Jews among Middle Eastern Christians goes much deeper than that.
Indeed, it is telling that other non-Muslim minorities that have suffered discrimination and violence at the hands of Islamists – including the Yezidis, Mandeans andBahá’íshave never blamed Jews or Zionism for their persecution; their religions have not featured anti-Semitic doctrines.
The case of the Bahá’í community is especially important because, with the religion’s global center located in Haifa , charges of collaboration with Israel can easily be leveled against Bahá’ís. Yet the Universal House of Justice has never complained of a Jewish/Zionist conspiracy against the Bahá’í communities in Iran and the wider region. Rather, it has always rightly identified the problem as enforcement of traditional Islamic law on the treatment of non-Muslims and apostasy, along with the supremacist attitudes fostered by the promotion of Shari’a.
It is clear that in general, the Eastern churches have yet to move beyond the noxious anti-Semitic motifs repudiated by the Vatican in its Nostra Aetate declaration issued in 1965, after the Second Vatican Council. If anti-Semitism in the Middle East and North Africa is to be eradicated, the burden of theological reform will evidently not be a task for Muslims alone.
Friday, 5 August 2011
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Posted by Britannia Radio at 07:51